.

.

04/05/2017

Témoignage de Jeanne, en Service Civique International à Berlin




  • Aller en Allemagne sans vraiment parler allemand, c'est courageux. Comment se sont donc passées tes premières semaines à Berlin d'un point de vue linguistique ? N'hésite pas à nous parler de moments rigolos, de bizarreries etc.

A Berlin, beaucoup de gens n'ont pas comme première langue l'allemand, ou bien parlent très bien anglais. Ce n'est donc pas un gros handicap de ne pas parler la langue, les gens sont habitués aux étrangers et passe rapidement à l'anglais si nécessaire.
Ma première semaine, aller faire les courses au supermarché était une petite aventure. Je devais regarder les images des produits pour essayer de deviner de quoi il s'agissait. Si le caissier s'adressait à moi, ne serait-ce qu'un simple "Kassenbon ?", je restais à le regarder avec de grands yeux ronds jusqu'à ceux qu'il me traduise sa question en anglais. Au début, ça m'a beaucoup amusé, mais petit à petit, j'ai eu envie de comprendre ce qui se passait autour de moi, de pouvoir lire les affiches ou répondre à une petite blague lancée par un vendeur.
Beaucoup de gens sont installés depuis longtemps à Berlin sans parler allemand et n'y voient pas d'inconvénient. Mais je trouve quand même qu'il est plus agréable de pouvoir comprendre sa messagerie téléphonique ou l'annonce des stations en travaux dans le métro, et qu'apprendre quelques bases n'est pas aussi difficile qu'on le croit (bien parler, là, c'est autre chose !) !

  • Où est-ce que tu as effectué ton volontariat et quelles étaient tes missions?

J'ai effectué mon volontariat dans un centre d'accueil pour mineurs étrangers isolés à Berlin. Ma mission consistait à aider les éducateurs dans la gestion du centre (de 30 à 60 pensionnaires ) : distribuer les paniers repas ou surveiller la cantine, distribuer les sous quotidiennement, donner tel produit à un tel et tel jus de fruits à l’autre, etc. J'accompagnais aussi à divers rendez-vous, chez le docteur ou à l’office pour les Etrangers par exemple. Parfois, il y avait juste des moments de discussions, de loisirs. Et enfin, des activités ponctuelles, comme des sorties au cinéma ou au théâtre que les volontaires en service civique se chargeaient d'organiser (nous étions deux).

  • A ton avis, qu'est-ce que cette expérience t'apportera ?
J’ai appris à écouter, à rassurer, à encourager, à expliquer en divers langues. J’ai aussi appris à décevoir, quand je devais expliquer aux jeunes que l’on ne pouvait rien faire pour leur cas car nous avions les mains liées par les règlementations allemandes, alors qu’ils s’attendent à recevoir de l’aide de la part de l’équipe qui les prend en charge.

J'ai appris les spécificités allemandes en matière de droits des migrants et j'essayé de trouver les équivalents en France. Je me suis aussi penchée sur les situations dans les pays de départ. Je me suis plus ouverte aux différences culturelles, puisque j'ai la chance de travailler avec des jeunes venant de pays dont je ne connaissais pas de ressortissants avant.

J’ai appris à communiquer par les gestes et à construire des conversations avec à peine quelques mots en commun. Puis j'ai appris l'allemand (plus ou moins !) puisque c'était souvent la seule langue en commun que nous avions avec les jeunes.

J’ai appris le fonctionnement administratif et constaté l’organisation nécessaire pour la gestion d’un foyer de 60 pensionnaires. J'y ai gagné en en autonomie, mais aussi certaines compétences en gestion de groupe et en animation.

  • Si c’était possible, aimerais-tu prolonger ce volontariat à l’étranger ? Serais-tu prêt(e) à travailler à l’étranger, en fait ?
J'aurais aimé prolongé mon volontariat, mais en évoluant dans la structure car je pense que je n'avais plus rien à découvrir en restant au même poste dans le foyer. J'aurais par exemple apprécier faire du suivi plus personnalisé, ou de l'aide pour de jeunes majeurs. Ainsi, tout en restant dans le thème et dans le pays, j'aurais pu apprendre et découvrir d'avantage.

Déjà avant mon volontariat, j'envisageais de travailler à l'étranger. Les 6 mois de service civique n'ont fait que renforcer mon désir, puisuqe j'aime rencontrer et apprivoiser une nouvelle culture, une nouvelle langue, un nouveau pays.