21/05/2013

Jouer & Déchiffrer - Formation PEJA à Avignon



....bará bará bará, berê berê berê...
à la recherche des potentialités pédagogiques & interculturelles du jeu
(Avignon, du 2 au 9 mars 2013)



Alea jacta est comme dirait l’autre,

les dés sont lancés! ah, c’est bien dit,
et nous avec
lancés vers l’avant,
au hasard de la rencontre.

Ils sont en chemin les participants,
Ils viennent des quatre coins: Bosnie, Espagne, France, Macédoine, Turquie
Rumble Boogie!

Est-ce bien balisé? — tu dis
terrain tâté tout préparé? — tu réfléchi
Pour sûr, ah non jamais! — tu penses
Toujours au mieux — tu fais
Faut jouer le jeu — tu ris

et c’est parti!
et donc
ils arrivent
 

On s’y risque, toujours à l’inconnu.
On va faire ça.
C’est trampoline sur trame de temps ces séjours-là
C’est jamais fait c’est jamais su
et c’est tant mieux!
Tenter le hasard, aller, c’est terre de chance et de changements, d’attendus déraillés des connus, c’est nouveauté parce qu’imprévu.
Nouveaux apports, nouveaux rapports,
qu’en sera-t-il à l’issue?


Débordées les équations!
Si 1+1 font 2, banal bilan, ciel gris mitigé, à l’uniforme,
Un + Un font quoi? et quand ils sont 38 à faire des «un», hein?!
C’est l’inconnu, c’est pelletés de nuages, couleurs et coups de jour, thermiques, brises et bourrasques, voilà que ça change, échange à l’entre-soi, compose en relation.
Tu danses désormais tu y es, tu prends, tu donnes dansant débordé de toi, adapte, relaie, relie, relâche, relance,
Tu joues.
et déjà musique en toile de fond qui se devine......bará bará bará, berê berê berê...


Pour l’histoire

Du 2 au 9 mars 2013 s’est tenu à Avignon un séminaire de jeunes adultes sur les potentialités pédagogiques et interculturelles du jeu. Ce séminaire était financé par le Programme Européen Jeunesse en Action (PEJA), et regroupait près d’une quarantaine de jeunes adultes venus de Bosnie, Espagne, France, Macédoine et Turquie.

Commencé en février 2012 ce projet d’échange ambitieux et expérimental se voulait européen à une échelle étendue, recrutant des participants d’Est en Ouest de toute l’Europe, ce qui nous a permis de faire la rencontre de nouveaux partenaires bosniens et turcs tels que Predrag Borojevic, de l’association MOST de Gradiska (Bosnie-Herzégovine), ainsi que de Pinar Altun et Sule Serter de l’association turque ACTIVE LIVING basée à Istanbul. C’était encore l’occasion de renouer avec des compères bien connus de l’association et bien connaisseur de ses méthodes tels que Bujar Luma, de l’association LOJA basée à Skopje en Macédoine et Katrin Alban, la royale directrice de l’association andalouse INTERCULTURAL LIFE, établie à proximité de Grenade (Trasmulas).

A l’instar de poupées russes, cette rencontre en comprenait plusieurs: celle des participants qui pour la première fois se découvraient, échangeaient sur le jeu, leurs cultures, parlaient de leurs expériences et idées; mais aussi celle des organisateurs, alias les «teamers» qui, pendant une semaine durant et intensément, ont travaillé ensemble dans un exercice de coopération remarquable et heureux (à quand la suite?!); et celle enfin de l’ensemble du groupe, teamers et participants associés, dans une véritable démarche d’éducation populaire où chacun trouvait à apprendre l’un de l’autre, hiérarchies abolies. Et puis, et puis, la rencontre du lieu! d’Avignon et des Avignonnais-e-s, de ses réalités locales. Pour certains participants, c’était la première fois qu’ils partaient à l’étranger ou venaient en France, et cette étape de découverte est toujours une sacrée aventure.

Oh! voilà qu’on avance dé-limité!




Un séminaire sur le jeu?
Mais pourquoi un séminaire sur le jeu activité futile et infantile s’il en est?

Voilà encore des jeunes ayant trouvé une bonne façon de se voir offrir des vacances aux frais de l’Europe! Et en pleine crise! — entend-on déjà dire.
(NDLR: il est bien entendu que nous n’avons rencontré aucune personne tenant de tels propos, ceci n’étant qu’un artifice de rédacteur pour la transition.)
Alors, nenni! — répondra-t-on.
(NDLR: viennent les explications)

Expliquons:

Les jeunes adultes pour lesquels ce séminaire a été créé ont tous le jeu pour outil de travail. Certains sont animateurs de ludothèques, d’autre sont animateurs de centres de jeunes, d’autres encore sont psychologues pour enfants, et certains enfin, bénévoles à l’association turque ACTIVE LIVING chargée de la promotion du jeu, du sport et des modes de vie sains, sont urbanistes-architectes et voudraient voir comment le jeu pourrait être intégré à la vie quotidienne des habitants.
L’objectif de cette semaine était de permettre aux différents participants de réfléchir aux potentialités de cet outil d’apprentissage et de relation qu’est le jeu, de mettre en commun les savoirs de chacun, tous différents, au sein d’un échange interculturel multiplicateur. Une telle rencontre n’aboutirait-elle pas, du côté des participants, à la création de nouvelles rencontres?


On ne mesure pas assez comme le jeu est une activité fondamentale de la vie humaine, aussi bien physique que psychique. Souvent, il est associé à une attitude désinvolte, parce qu’on le met en opposition avec la réalité et le travail, selon une triste vue qui distinguerait plaisir et sérieux. S’il est vrai que le jeu n’est pas tourné vers l’efficacité et la productivité, c’est par lui cependant que l’homme épanouit pleinement ses capacités. Lorsque le jeu est établit avec intelligence, il relie ses participants, les associe dans une quête commune ou les entretient dans une rivalité dynamisante, il rend heureux parce qu’il sollicite, crée des attentes qui peuvent être comblés, il est le support de l’imaginaire, ouvre nos horizons mentaux, l’espace du rêve, libère des contingences matérielles. Il travaille l’adaptabilité, la souplesse d’esprit et la réflexion. Celui qui joue découvre une posture d’être-au-monde plus distanciée, non pas attaché à l’imminence des choses, les subissant, mais capable en stratège de les voir venir, de les agencer, de les disposer dans un acte créateur. L’espace du jeu devient un espace potentiel où naît la liberté. Loin d’être incompatible avec le travail ou la réalité, il peut au contraire en devenir un moteur, une façon d’envisager les impondérables contingences de la vie depuis une vision «enjouée», et en accord.



Jouer et déjouer


Mais il faut savoir jouer et choisir ses jeux. Sans contrôle ni connaissance, un jeu peu vite devenir un cheval fou prêt à faire tomber ses cavaliers. Pour des animateurs (ou des joueurs), il faut dès lors savoir reconnaître les travers d’un jeu (violence, exclusion, sens sous-jacent contestables, trop forte empreinte imaginaire), quand il faut l’arrêter (épuisement, énervement), et à quoi ce jeu mène.


Pour ce faire, lors de la semaine, nous avons cherché à découvrir ces potentialités du jeu, par des temps de pratique, d’immersion dans le jeu, puis des temps d’analyse et de commentaire des jeux pratiqués. Chaque groupe national avait emmené avec lui différents jeux «traditionnels» à présenter aux autres groupes de participants. Parfois, il était amusant de voir que ces jeux que les participants jugeaient typiques de leur pays étaient connus des autres, avec plus ou moins des variantes (ex. le colin-maillard). Parfois, quelle surprise ils nous réservaient! Comme lorsque le groupe turc a animé un jeu, l’Âne, très populaire dans les cours de récréation. Il s’agissait d’un jeu de force à pratiquer en équipe, où les joueurs, comme dans un saute-mouton de l’extrême, devaient non pas sauter par-dessus le dos des autres joueurs, mais dessus! Et ceci le plus loin possible! pendant que tous chantaient une comptine donnant le tempo à l’activité.
Viennent alors les questions sur ces différents jeux, et notamment les questions de genre. Avec l’exemple turc, très amusant mais traumatisant — qui a dit aïe en recevant Mert sur son dos? — on pouvait voir l’importance du corps et de la force comme valeurs portées par ce jeu, l’esprit de camaraderie virile qu’il travaillait, sa fonction d’exutoire également
Bien d’autres analyses, plus poussées ont été menées au cours de la semaine, permettant de mieux comprendre comme les actes font sens.




Des visites très enrichissantes ont également été réalisées à la ludothèque de Morière-les-Avignons, à la Maison des Associations d’Avignon, et au centre social La Fenêtre, permettant aux participants de découvrir différentes structures spécialistes du jeu, de ses ressources et problématiques, et comment celles-ci l’intégraient dans leurs démarches sociales. C’était encore l’occasion de découvrir de nouveaux jeux et de mesurer à quel point ils peuvent être variés. Allez rendre visite à la ludothèque près de chez vous, risquez-vous à emprunter des jeux, c’est impressionnant de voir à quel point c’est un monde qui s’ouvre.


Un fantastique support culturel


Comme toute culture (soi-disant, schématiquement, cohérente) portée par sa langue, ses valeurs, son esthétique, son système monétaire, le jeu lui aussi propose un système, régit par des règles. Retour alors à l’exemple des poupées russes (et pourquoi pas interuculturelles?), et l’on découvre que le temps d’un jeu, une micro-culture s’ouvre dans une culture, qui s’ouvre dans une culture qui s’ou...
Le jeu est un fantastique modèle pour comprendre le fonctionnement d’une culture et des rapports interculturels, et c’est pourquoi nous l’associons systématiquement dans nos méthodes de travail. Lors d’une matinée, au cours d’une activité dont nous vous gardons la formule secrète — venez donc tenter l’expérience! — les participants ont pu éprouver une mise en situation interculturelle ou un charivari du sens riche d’enseignements.
Et toujours les questions: mais l’identité «je» ne serait-elle pas qu’un jeu d’habitudes? quelle est l’identité du joueur? Qu’est-ce que se mettre en jeu?
Lorsque l’on joue, on accepte pour un temps de se distancer de soi, de l’image de soi, pour entrer dans la peau d’un autre personnage. C’est alors le moment de sentir ce que «pourrait» sentir l’autre, mais aussi de se voir soi dans l’écart pris avec sa propre image. On rejoint ainsi les première considérations sur le jeu citée plus haut.

Tiens, et la musique qui revient, encore, comme bon souvenir vivant...

« Bará bará bará, berê berê berê »...



Oh le groupe, quel groupe! Au début de la semaine, les participants ne se connaissaient pas. Mais après avoir partagé les chambres, sauté la barrière de la langue et discuté tant et tant à facéties, bras et jambes, à coup d’anglais rock’n roll et parlers colorés, après avoir mené des explorations communes, jusqu’au fond du Red Sky de la place Pie d’Avignon, il était difficile de se quitter sans verser une larme, ni la promesse d’un au-revoir, avec au coin du sourire la frustration de n’avoir pas épuiser le sujet et qu’il faut décidément un autre échange pour avancer, aller vers la création de jeux, la réalisation d’un livret. « Bará bará bará, berê berê berê »

...

Mais quelle est donc cette étrange phrase qui se répète? C’est l’hymne de la semaine pardi! et personne n’a cherché à la traduire, c’est avec d’autres oreilles et tout le coeur qu’on l’écoute.



Nous remercions encore le Programme Européen Jeunesse en Action ainsi que toutes les personnes ayant participé, directement ou indirectement, à ce magnifique échange qui continue à rayonner sous le signe du jeu et de l’amitié. Tremplin vers d’autres rencontres, belle humanité qui s’y construit encore. Mention spéciale encore pour la jeune Ysia, demoiselle du soleil, les piliers cardinaux de l’ombre, David, seigneur de la Rouguière, grand maître ès rallye chevaleresque, qui nous a si bien emporté l’espace d’une journée dans l’imaginaire des rues d’Avignon et qui l’espace d’un temps, a donné à croire avec sa fieffée équipe que le festival commençait avec quatre mois d’avance! Mais... Oh, on dirait bien qu’il continue ;-)

« Bará bará bará, berê berê berê »

...

Gabriel T.

PS:
À la ludothèque de Morière-les-Avignons, nous trouvâmes ces quelques phrases magiques tirées de druides d’antan. Lecteur, nous te les restituons sans menhir, mais puisse l’inspiration de ton encéphale en rendre toute la charge libératrice!
«Le jeu devrait être considérer comme l’activité la plus sérieuse des enfants» — Montaigne.
«Il faut jouer pour devenir sérieux» — Aristote
«Dans la vie il ne s’agit pas nécessairement d’avoir un beau jeu mais de bien jouer des mauvaises cartes» — Robert Louis Stevenson
«Le jeu n’a pas d’autre sens que lui-même» — Roger Caillois.

16/05/2013

Service civique : on recrute

Nous souhaitons recruter en service civique volontaire un-e jeune motivé-e et désirant vivre une expérience sociale formatrice et enrichissante sur le plan personnel et professionnel, dans une association d'éducation interculturelle.

Le-la volontaire sera mis-e à disposition du Centre Social Air Bel par l'association Une Terre Culturelle qui coordine avec les structures d'accueil l'encadrement, le suivi et la formation des volontaires.


LE CENTRE SOCIAL

Le Centre Social Air Bel se compose de plusieurs secteurs (accueil, enfants, familles, jeunes, vie locale) œuvrant tous pour un mieux vivre ensemble à travers une multitude d’actions.

Le Conseil d'Administration acteur fort de la structure propose comme axe de travail: la solidarité, le partage, la laïcité et la convivialité.

Les relations avec les habitant-e-s sont guidées par le respect, le refus des préjugés, l’acceptation de la diversité des origines. Ce respect rejoint celui de la laïcité.

Le Centre Social se doit d’être au service de tous dans la diversité des besoins.


CONDITIONS DE RECRUTEMENT

STATUT : 18/25 ans, BAFA ou expérience dans l’animation souhaité.

DISPONIBILITÉ : 12 mois à partir du mois de juin 2013, 26 heures/semaine

RÉMUNÉRATION MENSUELLE : Indemnité mensuelle maximale de 573,84 euros

MISSIONS POUVANT ETRES CONFIEES DANS LE CADRE DU SERVICE CIVIQUE VOLONTAIRE : 


>Collaborer à l'élaboration d'animations en direction des enfants et des jeunes 
>Participer au développement de projets locaux avec l'association Une Terre Culturelle
>Développement d'action autour de la mobilité et la rencontre interculturelle

FORMATION ET SUIVI : 


>Formations internes mises en place par l’association (apprentissage interculturel)
>Formations externes : Premier secours




Si vous êtes intéressé-e-s par cette expérience associative, merci de poser votre candidature à travers le site du service civique et de nous envoyer un CV et une lettre de motivation par mail. 
utc.scv@gmail.com 

Atelier cuisine organisé par les volontaires d'UTC

Réunion de volontaires à Mer et Colline



Dans le cadre du projet AnimaTroc, les volontaires d'UTC se sont retrouvées (et oui, ces messieurs nous ont lâchement abandonné) au Centre Social Mer et Collines, situé au 16 boulevard de la Verrerie, entre mer et collines (comme son nom l'indique si bien). C'est là que Yael effectue sa mission depuis novembre dernier.

Deux rondelles de sauciflard plus tard, le groupe a eu l'occasion de rencontrer différents acteurs du centre social, qui fête ces 30 ans cette année :

Mario animateur en charge de plusieurs ateliers et projets vidéos et Mohammed, responsable de l'espace jeunes qui nous a présenté chaleureusement le centre et ses activités.

C'est Yael qui s'est occupée de la visite des lieux, nous guidant des locaux principaux à ses diverses antennes.

La réunion a aussi été l'occasion de partager les différents bons plans prévu à Marseille au mois de mai (qui nous pouvons désormais l'assurer, sera festif) :

N'oubliez donc pas d'aller voir :
- Clara le 14 mai à 19h00 à la Cité de la Musique pour une performance électroacoustique inédite,
- Aurélie le 1er juin à 20h30 au Tabou Café (rue coutellerie) qui parée d'une étincelante robe bleue turquoise jouera dans une pièce de Sacha Guitry.

N'oubliez pas aussi de faire un tour à la belle fête de mai (du 22 au 26 mai 2013), d'enfourcher votre bicyclette pour la fête du vélo (le 2 juin toute la journée) et de planter vos racines au parc de Font-Obscure le 4 juin de 16h00 à 19h00 pour un café débat autour de la thématique des jardins partagés.

Meriem et Aurélie ont aussi eu l'occasion de parler d'un projet qui, nous l'espérons, se concrétisera le 6 juillet prochain : une virée de volontaires en minibus (en compagnie de notre conducteur préféré) direction Paname, en vue de tenir un stand lors de la fête d'anniversaire de l'OFAJ. (Plus de précisions très bientôt!).


Prochaine réunion le 4 juin prochain !







03/05/2013

UTC en partenariat avec l'artichaut: "Les cabanes de nos rêves"


Du 13 au 20 mai 2013 s'est déroulé un échange de jeunes franco-allemand au camping à La Couronne, près de Marseille. 

Entre plage et tours en vélo, coups de soleil et découverte de Marseille, les jeunes de Berlin et Marseille ont quand même trouvé le temps de participer à la construction d'une cabane en torchis et de jouer du théâtre forum au jardin de Gibraltar dans le quartier Belle de Mai à Marseille. 

"C'est trop beau ici. La seule chose qui est triste c'est que chaque jour je réalise que c'est bientôt fini!" (Maleeha, une participante allemande). 

Cette brillante semaine est le début d'un beau et nouveau partenariat entre une terre culturelle et l'association "l'artichaut" - à continuer!




02/05/2013

It's a rich man's world !

La deuxième phase de notre projet franco-allemand-serbe s'est déroulée à Marseille du 22 au 28 avril 2013!

Au total, 26 minots et minottes âgé-e-s de 9 à 13 ans se sont rencontré-e-s pour une semaine tournée autour de la thématique de l'argent et de ses enjeux, sujet difficile qui a été abordé par le biais de différents outils allant de l'interview au dessin en passant par la photo.

Un projet mouvementé qui a commencé avec une équipe sur les rotules : 
Et un changement d'hébergement à la dernière minute, un! 
Et une petite grève du côté de la Lufthansa histoire de ne jamais s'arrêter de stresser! 
Et jamais deux sans trois (ni quatre) : un nez fracturé contre un arbre et un sac volé, tout cela en l'espace de 2 journées...

Le groupe à la Bonne mère!
Heureusement, l'équipe du centre d'hébergement Tivoli a été aux petits soins avec nos animateurs-trices légèrement angoissé-e-s : un grand merci à Nassim l'Ange-Gardien pour son soutien, sa patience et sa générosité.


Voici en résumé le programme de la semaine : 

Des animations linguistiques en tous genres (post-it, allo wie geht's, interviews en binômes, le dessin en trinome) et autres energizers souvent proposés par les enfants eux/elles-même (le killer, dauphin/dauphine, etc...).

Jordan explique son animation linguistique préférée : "Hier, on s’est réveillés, on s’est habillés, on a déjeuné puis on s’est retrouvés dans la salle d’activité. On a présenté le programme de la journée et on a fait des jeux. Il y avait un jeu qui s’appelait « Salut, comment ça va ? ». La règle était que quelqu’un était au milieu et il n’avait pas de chaise. Il devait demander « Salut, comment ça va? » dans une langue qui n’était pas sa langue maternelle donc pour moi « Hallo, wie geht’s ? » et « Zdravo kako si ? ». Si on disait « gut » ou « dobro » qui veulent dire « bien », rien ne se passait. Si on disait « so lala » ou « onako » qui veulent dire « comme ci, comme ça », les deux qui étaient autour de celui qui répondait devaient échanger leur place et celui qui était au milieu devait essayer de prendre la place d’un des deux. Et si on disait « loše » ou « schlecht » qui veulent dire « mal », tout le monde devait changer de place."

Luan et l'animation des mots transparents

Des sessions artistiques donnant lieu à une exposition finale (atelier de storyboard intitulé "le film de la semaine" avec Cassandre et Elisa, atelier photo avec Thierry et Malte, atelier peinture avec Dalibor et Kristina).

Atelier de Peinture 
Une séance de trois interviews qui s'est déroulée au CRIJPA (nous remercions d'ailleurs l'équipe du CRIJPA qui nous accueille toujours chaleureusement!). Nous tenons aussi à remercier les trois personnes qui ont accepté de nous donner de leur précieux temps pour nous faire découvrir leur structures : 

Jean-Marc / Emmaüs pointe rouge 
Gaëlle / Secours Populaire des Bouches du Rhône
Cyril / Recyclodrome

Avec Gaëlle du Secours Populaire
Adam et Gor racontent le Recyclodrome : "Nous avons interviewé Cyril. Nous avons appris que le verre est fabriqué par du sable et que le plastique est fabriqué avec du pétrole. Mathieu et Cyril étaient les chefs de l’association. Ils recyclent des vélos, des verres, des plastiques, du fer, du matériel."

Milutin expose ce qu'il a retenu de l'association Emmaüs : "Je m'appelle Milutin de Belgrade en Serbie, j'ai 11 ans. Hier après-midi nous avons participé à une interview. La personne interviewé, Jean-Marc, travaille pour Emmaüs, une association qui aide les personnes pauvres. Ils collectent des objets électroniques, des habits, des meubles et autres choses en tous genres pour les vendre et gagner de l'argent. Cet argent est donné aux pauvres ou utilisé pour louer des appartements pour les pauvres. En échange, les pauvres doivent aider à collecter. Souvent, les riches font des dons, de l'argent ou des choses. Jean-Marc a aussi dit que souvent les pauvres avaient été abandonné dans leur enfance, ou violentés. Ils ont du mal à entrer dans la société, et Emmaüs les aide à se resocialiser. Jean-marc a dit à propos de son travail qu'il ne faut pas être trop émotionnel, mais plutôt rationnel, car "si on suit son coeur, on n'avance plus".

Avec Jean-Marc d'Emmaüs
Avec Cyril du Recyclodrome

Du temps libre pour apprendre à se rencontrer en douceur, savourer des barbes à papa et des glaces (et en profiter pour se casser le nez) : un tour en bateau vers la pointe rouge, la découverte de Marseille, de ses plages et de ses parcs (le prado, borely, longchamps)



En bateau vers la Pointe Rouge
Un rallye de découverte de la ville sur le thème du troc : séparés en 3 groupes, nos jeunes sont parti-e-s vers le Panier, la Canebière et la Plaine en possession d'un tube de dentifrice en vue de l'échanger avec des habitant-e-s de la ville un maximum de fois. C'est bien étonné-e-s qu'ils et elles sont rentré-e-s le soir, les poches pleines de bonbons, d'une peluche bleue, d'un magnet aux couleurs de Marseille la belle, d'un livre de contes, d'une bouteille de coca, d'un savon, d'un carnet, d'une pochette samsung, d'un collier pour chien, d'une pince à linge, etc, etc....

Le rallye de la ville : la preuve en photo!
La semaine a été filmée et documentée par Igor, tandis que Malte s'est chargé de récolter des témoignages pour le blog du projet que vous pouvez découvrir sur le site du Centre Français de Berlin ou en cliquant ICI

Pour information, la prochaine et dernière phase de ce projet se déroulera du 27 juillet au 2 août prochain à Belgrade. Beograd, vidimo se uskoro! 

Les partenaires de ce projets sont : 
Une terre culturelle (Marseille - France)
Le Centre Français de Berlin (Berlin - Allemagne) 
Le Media Education Center (Belgrade - Serbie) 
Centre Social Air Bel (Marseille - France) 

Merci aux membres du CA d'une terre culturelle, qui ont été d'une grande aide et d'un soutien infaillible tout au long de cette semaine.

Merci aux membres de l'équipe du centre aéré de Tivoli qui nous ont invité à leur fête de fin de vacances, où Gor et Luan ont pu montrer à une foule en liesse leurs talents de beatboxeurs :)

Bataille colorée


Jouer-Déjouer : Les masques d’Avignon tombent

Ce merveilleux projet a été porté par Une Terre Culturelle, grâce au soutien du Programme Jeunesse en Action.




Comment tout a commencé ?

Il était une fois, à Avignon, une ville non loin de Marseille, une auberge de jeunesse nommée YMCA qui regroupait pendant une semaine un groupe d’individus issus de contrées lointaines.

Ce groupe de personnes avait été réuni grâce à un enchanteur-druide nommé Gabriel. C’était un ancien volontaire de l’association UTC en 2011-2012, qui avait de nombreux pouvoirs dont celui d’exercer n’importe quel métier, tantôt il pouvait être poète, tantôt animateur-interprète, tantôt jouer de la flûte, tantôt être comédien de théâtre.

Ce preux sorcier a un jour trouvé, perdu au fond des tiroirs de l’ordinateur d’UTC une ébauche du projet jouer-déjouer. Il s’est armé de courage et est parti au combat de la mise en place d’un projet multiculturel. Son ambition et son amour pour la diversité l’inspirèrent à convier cinq partenaires issus de pays différents à partager ce projet fou !

C’est ainsi, que l’équipe UTC, l’association Udruzenje Most de Bosnie ainsi que LoJa de Macédoine, Active Living de Turquie, et Intercultural Life en Espagne partirent à la recherche de participant-e-s pour une semaine de folie et d’apprentissage interculturel sur le jeu à Avignon, la merveilleuse cité des Papes.

Un extrait de cette folie : unité de l’homme et diversité de la culture

De cette merveilleuse aventure, je n’ai eu la chance d’en avoir un aperçu seulement une journée. Je vais tenter de vous conter mes rencontres et observations auprès d’un groupe de personnes envouté par la magie de la création et de l’interculturalité.

Durant cette journée, j’ai eu l’opportunité d’interviewer des participant-e-s issu-e-s de cinq pays différents : l’Espagne, la Bosnie, la Macédoine, la France et la Turquie. Par souci d’anonymat je ne citerai pas le nom de mes interlocuteurs-trices.

Toutes ces personnes se sont retrouvées ici pour une rencontre interculturelle, et pour certain-e-s d’entre eux-elles, ils-elles ont eut connaissance de cette formation grâce aux associations partenaires d’UTC.

Nous retrouvons ici, un bouillon culturel énorme, avec des individu-e-s issu-e-s de milieux sociaux différents, de pays différents comment peuvent-ils-elles en une semaine, grâce au jeu, se rencontrer et être créatif ? Telle était ma principale question.

Dans les interviews que j’ai menées, la réponse principale qui ressortait était que chaque personne ici avait un point commun, rencontrer l’Autre. Qui est il-elle ? Comment pense-t-il-elle ? Cette curiosité animée par chaque être humain présent, semblait simplifier la communication entre eux-elles. « C’est comme si chaque personne ici, souhaitait s’imprégner de la culture de l’Autre » me confia une jeune macédonienne. Elle compléta en précisant que si elle était curieuse de rencontrer des français-e-s, ainsi que des Turcs-ques, des Espagnol-e-s, et des bosniens-ne-s, elle était surprise de voir comment ils-elles pouvaient être différent-e-s de ce qu’elle imaginait.

Ainsi, cette rencontre multiculturelle permettait de connaître l’Autre, mais également soi-même. Il semblerait qu’un tel échange permet de rencontrer également ses propres préjugés sur l’Autre.

De cette façon, les personnes réunit ici, sont certes des êtres humains tou-te-s animé-e-s par le désir de connaître des personnes qui leurs sont étrangères, et cette diversité culturelle rend compte parfois de notre méconnaissance de l’Autre. 




Jouer/Déjouer : quand les masques tombent !

C’est lors d’une seconde interviews avec un monsieur espagnol, que je me rendis compte d’un autre blocage qui pouvait exister : la barrière de la langue peu décourager les braves à communiquer. En effet, vivant dans un monde de mondialisation il peut sembler naturel pour certain-e-s de parler plusieurs langues. Mais pour nous autres, timides qui nous cachons derrière notre langue maternelle n’est il pas plus simple de rien dire, ou de laisser les autres communiquer entre eux-elles ?

« C’est vrai qu’au départ, je n’osais pas parler mais… y a les interprètes, puis en fin de semaine, je m’aperçois que ce n’est pas difficile de dire des choses, moitié en espagnol moitié en anglais, on arrive toujours à se faire comprendre ». Propos d’un compatriote espagnol.

Ici, nous pouvons comprendre la communication sous deux formes :

La formelle : c’est à dire, celle qui passe par des druides aux pouvoirs extraordinaires et qui sont capables de maitriser deux voire plusieurs langues, qu’on appelle parfois dans le sens commun des interprètes. — Ô Janina soit révérée!

La informelle : qui poussent les jeunes druides aux pouvoirs aussi extraordinaires et qui sont encore en cours d’apprentissage de langues, à faire appel à un système D (D comme débrouille) pour pouvoir se faire comprendre.

La communication qui m’a le plus intéressée est celle qui fait appel au système D. Lors d’un temps informel autour d’un café turc j’ai eu la chance de jouer au Jungle Speed, avec mes compatriotes druides en herbes. Autour de la table, on retrouvait deux Françaises, une Turque, deux Espagnol-e-s, et une Macédonienne.

Les règles du jeu semblaient être connues par certain-e-s d’entre eux-elles, pour ceux-celles qui ne connaissaient pas, les explications passèrent par la langue number one au monde : l’anglais. Et pour, les personnes qui ne comprenaient pas ou peu l’anglais, la communication passa par le système D.


LA RECETTE DU SYSTÈME D DANS CE CAS PRÉCIS !


Deux cuillères à soupe d’expression non verbale :

Le visage : sourire qui détend l’atmosphère, la tête qui acquiesce des décisions, la grimace qui montre qu’on ne comprend pas.

Les mains : avec lesquelles on montre les couleurs, les formes qui se ressemblent sur les cartes, et quelles sont les conséquences.

Les bras : qu’on croise ou décroise et qui symbolisent notre position au sein de la communication. Croiser : position fermée, on connaît déjà les règles, on écoute ou on n'est pas d’accord. Décroiser : position soit ouverte soit fermée tout dépend de comment sont positionnés les bras.

Une cuillère à soupe d’expression verbale : 

On baragouine un peu dans sa langue natale, on fait appel aux voisin-e-s (avec des regards plein de détresse) qui a plus de mots pour compléter notre pensée. A la fin on s’en sort avec une phrase plus ou moins comprise de tou-te-s. Et le jeu avance ! En somme, cette rencontre interculturelle nous a prouvé que la communication n’a pas de secret, la peur de rencontrer l’Autre peut se comprendre comme une somme de barrières qu’on crée dans notre esprit, et il existe des moyens de la contourner.

C’est ainsi que se termine le petit conte sur l’interculturalité à Avignon. 

Ainsi tous les protagonistes français-es, bosnien-ne-s, macédonien-ne-s, espagnol-e-s, et turcs-ques s’unirent et firent plein de beaux projets !!!

- Fin -




Meriem