Ce
merveilleux projet a été porté par Une Terre Culturelle, grâce au soutien du
Programme Jeunesse en Action.
Comment tout a commencé ?
Il était une fois, à Avignon, une ville non loin de
Marseille, une auberge de jeunesse nommée YMCA qui regroupait pendant une
semaine un groupe d’individus issus de contrées lointaines.
Ce groupe de personnes avait été réuni grâce à un
enchanteur-druide nommé Gabriel. C’était un ancien volontaire de l’association
UTC en 2011-2012, qui avait de nombreux pouvoirs dont celui d’exercer n’importe
quel métier, tantôt il pouvait être poète, tantôt animateur-interprète, tantôt
jouer de la flûte, tantôt être comédien de théâtre.
Ce preux sorcier a un jour trouvé, perdu au fond des
tiroirs de l’ordinateur d’UTC une ébauche du projet jouer-déjouer. Il s’est
armé de courage et est parti au combat de la mise en place d’un projet
multiculturel. Son ambition et son amour pour la diversité l’inspirèrent à
convier cinq partenaires issus de pays différents à partager ce projet
fou !
C’est ainsi, que l’équipe UTC, l’association Udruzenje Most de
Bosnie ainsi que LoJa de Macédoine, Active Living de Turquie, et
Intercultural Life en Espagne partirent à la recherche de participant-e-s pour
une semaine de folie et d’apprentissage interculturel sur le jeu à Avignon, la
merveilleuse cité des Papes.
Un extrait de cette folie : unité de l’homme et
diversité de la culture
De cette merveilleuse aventure, je n’ai eu la chance d’en
avoir un aperçu seulement une journée. Je vais tenter de vous conter mes
rencontres et observations auprès d’un groupe de personnes envouté par la magie
de la création et de l’interculturalité.
Durant cette journée, j’ai eu l’opportunité d’interviewer
des participant-e-s issu-e-s de cinq pays différents : l’Espagne, la
Bosnie, la Macédoine, la France et la Turquie. Par souci d’anonymat je ne
citerai pas le nom de mes interlocuteurs-trices.
Toutes ces personnes se sont retrouvées ici pour une
rencontre interculturelle, et pour certain-e-s d’entre eux-elles, ils-elles ont
eut connaissance de cette formation grâce aux associations partenaires d’UTC.
Nous retrouvons ici, un bouillon culturel énorme, avec des
individu-e-s issu-e-s de milieux sociaux différents, de pays différents comment
peuvent-ils-elles en une semaine, grâce au jeu, se rencontrer et être
créatif ? Telle était ma principale question.
Dans les interviews que j’ai menées, la réponse principale
qui ressortait était que chaque personne ici avait un point commun, rencontrer
l’Autre. Qui est il-elle ? Comment pense-t-il-elle ? Cette curiosité
animée par chaque être humain présent, semblait simplifier la communication
entre eux-elles. « C’est comme si chaque personne ici, souhaitait s’imprégner de
la culture de l’Autre » me confia une jeune macédonienne. Elle compléta en
précisant que si elle était curieuse de rencontrer des français-e-s, ainsi que
des Turcs-ques, des Espagnol-e-s, et des bosniens-ne-s, elle était surprise de
voir comment ils-elles pouvaient être différent-e-s de ce qu’elle imaginait.
Ainsi, cette rencontre multiculturelle permettait de
connaître l’Autre, mais également soi-même. Il semblerait qu’un tel échange
permet de rencontrer également ses propres préjugés sur l’Autre.
De cette façon, les personnes réunit ici, sont certes des
êtres humains tou-te-s animé-e-s par le désir de connaître des personnes qui
leurs sont étrangères, et cette diversité culturelle rend compte parfois de
notre méconnaissance de l’Autre.
Jouer/Déjouer : quand les masques tombent !
C’est lors d’une seconde interviews avec un monsieur
espagnol, que je me rendis compte d’un autre blocage qui pouvait exister :
la barrière de la langue peu décourager les braves à communiquer. En effet,
vivant dans un monde de mondialisation il peut sembler naturel pour certain-e-s
de parler plusieurs langues. Mais pour nous autres, timides qui nous cachons
derrière notre langue maternelle n’est il pas plus simple de rien dire, ou de
laisser les autres communiquer entre eux-elles ?
« C’est
vrai qu’au départ, je n’osais pas parler mais… y a les interprètes, puis en fin
de semaine, je m’aperçois que ce n’est pas difficile de dire des choses, moitié
en espagnol moitié en anglais, on arrive toujours à se faire comprendre ».
Propos d’un compatriote espagnol.
Ici, nous pouvons comprendre la communication sous deux
formes :
La formelle : c’est à dire, celle qui passe par des
druides aux pouvoirs extraordinaires et qui sont capables de maitriser deux
voire plusieurs langues, qu’on appelle parfois dans le sens commun des
interprètes. — Ô Janina soit révérée!
La informelle : qui poussent les jeunes druides aux
pouvoirs aussi extraordinaires et qui sont encore en cours d’apprentissage de
langues, à faire appel à un système D (D comme débrouille) pour pouvoir se
faire comprendre.
La communication qui m’a le plus intéressée est celle qui
fait appel au système D. Lors d’un temps informel autour d’un café turc j’ai eu
la chance de jouer au Jungle Speed, avec mes compatriotes druides en herbes.
Autour de la table, on retrouvait deux Françaises, une Turque, deux
Espagnol-e-s, et une Macédonienne.
Les règles du jeu semblaient être connues par certain-e-s
d’entre eux-elles, pour ceux-celles qui ne connaissaient pas, les explications
passèrent par la langue number one au monde : l’anglais. Et pour, les
personnes qui ne comprenaient pas ou peu l’anglais, la communication passa par
le système D.
LA RECETTE DU SYSTÈME D DANS CE CAS PRÉCIS !
Deux cuillères à soupe d’expression non verbale :
Le visage : sourire qui détend l’atmosphère, la tête qui acquiesce des décisions, la grimace qui montre qu’on ne comprend pas.
Les mains : avec lesquelles on montre les couleurs, les formes qui se ressemblent sur les cartes, et quelles sont les conséquences.
Les bras : qu’on croise ou décroise et qui symbolisent notre position au sein de la communication. Croiser : position fermée, on connaît déjà les règles, on écoute ou on n'est pas d’accord. Décroiser : position soit ouverte soit fermée tout dépend de comment sont positionnés les bras.
Une cuillère à soupe d’expression verbale :
On baragouine un peu dans sa langue natale, on fait appel aux voisin-e-s (avec des regards plein de détresse) qui a plus de mots pour compléter notre pensée. A la fin on s’en sort avec une phrase plus ou moins comprise de tou-te-s. Et le jeu avance ! En somme, cette rencontre interculturelle nous a prouvé que la communication n’a pas de secret, la peur de rencontrer l’Autre peut se comprendre comme une somme de barrières qu’on crée dans notre esprit, et il existe des moyens de la contourner.
C’est ainsi que se termine le petit conte sur l’interculturalité à Avignon.
Ainsi tous les protagonistes français-es, bosnien-ne-s, macédonien-ne-s, espagnol-e-s, et turcs-ques s’unirent et firent plein de beaux projets !!!
- Fin -
Meriem