02/05/2013

Jouer-Déjouer : Les masques d’Avignon tombent

Ce merveilleux projet a été porté par Une Terre Culturelle, grâce au soutien du Programme Jeunesse en Action.




Comment tout a commencé ?

Il était une fois, à Avignon, une ville non loin de Marseille, une auberge de jeunesse nommée YMCA qui regroupait pendant une semaine un groupe d’individus issus de contrées lointaines.

Ce groupe de personnes avait été réuni grâce à un enchanteur-druide nommé Gabriel. C’était un ancien volontaire de l’association UTC en 2011-2012, qui avait de nombreux pouvoirs dont celui d’exercer n’importe quel métier, tantôt il pouvait être poète, tantôt animateur-interprète, tantôt jouer de la flûte, tantôt être comédien de théâtre.

Ce preux sorcier a un jour trouvé, perdu au fond des tiroirs de l’ordinateur d’UTC une ébauche du projet jouer-déjouer. Il s’est armé de courage et est parti au combat de la mise en place d’un projet multiculturel. Son ambition et son amour pour la diversité l’inspirèrent à convier cinq partenaires issus de pays différents à partager ce projet fou !

C’est ainsi, que l’équipe UTC, l’association Udruzenje Most de Bosnie ainsi que LoJa de Macédoine, Active Living de Turquie, et Intercultural Life en Espagne partirent à la recherche de participant-e-s pour une semaine de folie et d’apprentissage interculturel sur le jeu à Avignon, la merveilleuse cité des Papes.

Un extrait de cette folie : unité de l’homme et diversité de la culture

De cette merveilleuse aventure, je n’ai eu la chance d’en avoir un aperçu seulement une journée. Je vais tenter de vous conter mes rencontres et observations auprès d’un groupe de personnes envouté par la magie de la création et de l’interculturalité.

Durant cette journée, j’ai eu l’opportunité d’interviewer des participant-e-s issu-e-s de cinq pays différents : l’Espagne, la Bosnie, la Macédoine, la France et la Turquie. Par souci d’anonymat je ne citerai pas le nom de mes interlocuteurs-trices.

Toutes ces personnes se sont retrouvées ici pour une rencontre interculturelle, et pour certain-e-s d’entre eux-elles, ils-elles ont eut connaissance de cette formation grâce aux associations partenaires d’UTC.

Nous retrouvons ici, un bouillon culturel énorme, avec des individu-e-s issu-e-s de milieux sociaux différents, de pays différents comment peuvent-ils-elles en une semaine, grâce au jeu, se rencontrer et être créatif ? Telle était ma principale question.

Dans les interviews que j’ai menées, la réponse principale qui ressortait était que chaque personne ici avait un point commun, rencontrer l’Autre. Qui est il-elle ? Comment pense-t-il-elle ? Cette curiosité animée par chaque être humain présent, semblait simplifier la communication entre eux-elles. « C’est comme si chaque personne ici, souhaitait s’imprégner de la culture de l’Autre » me confia une jeune macédonienne. Elle compléta en précisant que si elle était curieuse de rencontrer des français-e-s, ainsi que des Turcs-ques, des Espagnol-e-s, et des bosniens-ne-s, elle était surprise de voir comment ils-elles pouvaient être différent-e-s de ce qu’elle imaginait.

Ainsi, cette rencontre multiculturelle permettait de connaître l’Autre, mais également soi-même. Il semblerait qu’un tel échange permet de rencontrer également ses propres préjugés sur l’Autre.

De cette façon, les personnes réunit ici, sont certes des êtres humains tou-te-s animé-e-s par le désir de connaître des personnes qui leurs sont étrangères, et cette diversité culturelle rend compte parfois de notre méconnaissance de l’Autre. 




Jouer/Déjouer : quand les masques tombent !

C’est lors d’une seconde interviews avec un monsieur espagnol, que je me rendis compte d’un autre blocage qui pouvait exister : la barrière de la langue peu décourager les braves à communiquer. En effet, vivant dans un monde de mondialisation il peut sembler naturel pour certain-e-s de parler plusieurs langues. Mais pour nous autres, timides qui nous cachons derrière notre langue maternelle n’est il pas plus simple de rien dire, ou de laisser les autres communiquer entre eux-elles ?

« C’est vrai qu’au départ, je n’osais pas parler mais… y a les interprètes, puis en fin de semaine, je m’aperçois que ce n’est pas difficile de dire des choses, moitié en espagnol moitié en anglais, on arrive toujours à se faire comprendre ». Propos d’un compatriote espagnol.

Ici, nous pouvons comprendre la communication sous deux formes :

La formelle : c’est à dire, celle qui passe par des druides aux pouvoirs extraordinaires et qui sont capables de maitriser deux voire plusieurs langues, qu’on appelle parfois dans le sens commun des interprètes. — Ô Janina soit révérée!

La informelle : qui poussent les jeunes druides aux pouvoirs aussi extraordinaires et qui sont encore en cours d’apprentissage de langues, à faire appel à un système D (D comme débrouille) pour pouvoir se faire comprendre.

La communication qui m’a le plus intéressée est celle qui fait appel au système D. Lors d’un temps informel autour d’un café turc j’ai eu la chance de jouer au Jungle Speed, avec mes compatriotes druides en herbes. Autour de la table, on retrouvait deux Françaises, une Turque, deux Espagnol-e-s, et une Macédonienne.

Les règles du jeu semblaient être connues par certain-e-s d’entre eux-elles, pour ceux-celles qui ne connaissaient pas, les explications passèrent par la langue number one au monde : l’anglais. Et pour, les personnes qui ne comprenaient pas ou peu l’anglais, la communication passa par le système D.


LA RECETTE DU SYSTÈME D DANS CE CAS PRÉCIS !


Deux cuillères à soupe d’expression non verbale :

Le visage : sourire qui détend l’atmosphère, la tête qui acquiesce des décisions, la grimace qui montre qu’on ne comprend pas.

Les mains : avec lesquelles on montre les couleurs, les formes qui se ressemblent sur les cartes, et quelles sont les conséquences.

Les bras : qu’on croise ou décroise et qui symbolisent notre position au sein de la communication. Croiser : position fermée, on connaît déjà les règles, on écoute ou on n'est pas d’accord. Décroiser : position soit ouverte soit fermée tout dépend de comment sont positionnés les bras.

Une cuillère à soupe d’expression verbale : 

On baragouine un peu dans sa langue natale, on fait appel aux voisin-e-s (avec des regards plein de détresse) qui a plus de mots pour compléter notre pensée. A la fin on s’en sort avec une phrase plus ou moins comprise de tou-te-s. Et le jeu avance ! En somme, cette rencontre interculturelle nous a prouvé que la communication n’a pas de secret, la peur de rencontrer l’Autre peut se comprendre comme une somme de barrières qu’on crée dans notre esprit, et il existe des moyens de la contourner.

C’est ainsi que se termine le petit conte sur l’interculturalité à Avignon. 

Ainsi tous les protagonistes français-es, bosnien-ne-s, macédonien-ne-s, espagnol-e-s, et turcs-ques s’unirent et firent plein de beaux projets !!!

- Fin -




Meriem