"Après l’obtention d’un
Master en Sciences politiques, j’ai travaillé pendant 15 mois au Nicaragua,
dans le domaine de la coopération internationale...
Forte de cette expérience
enrichissante, j’ai décidé de partir plusieurs mois en Asie du Sud-Est afin de
découvrir cette région que je ne connaissais pas et, surtout, de marquer une
coupure après mes études et ma mission au Nicaragua. Suite à cette fabuleuse
expérience, une fois de retour en France, l’idée de repartir à l’étranger a
commencé à germer ; les voyages forment la jeunesse, pas vrai ? C’est
alors que j’ai vu cette offre de SVE auprès de l’association Chifae pour le
Développement et la Formation à Tanger.
Je souhaitais avoir une expérience dans le
milieu associatif et acquérir une meilleure connaissance du monde arabe tout en
améliorant mes compétences en coordination de projet et en animation, notamment
linguistique. M’intégrer au sein d’une association locale, travailler uniquement
avec des marocains et vivre dans un quartier éloigné de la médina touristique
de Tanger représentait pour moi l’opportunité parfaite d’atteindre ces
objectifs.
J’ai l’habitude de voyager et, puisque que j’étais
moi-même allée dans le sud du Maroc quand j’étais plus jeune, je pensais me
rendre en terrain connu.
Contre toute attente, à mon arrivée au Maroc, j’ai
expérimenté le choc culturel et perdu tous mes repères tant le mode de vie
est différent de celui des européens ; la barrière de la langue a contribué
indubitablement à accentuer cette sensation de choc culturel.
Deux mois après mon arrivée, une nouvelle volontaire
est arrivée à l’association et j’ai l’impression d’être bien intégrée dans mon
quartier. Je trouve les gens souriants et je baragouine quelques mots de
darija, le dialecte marocain, avec l’épicier du coin ou la tenancière du hammam
où je me rends régulièrement !
Je me suis intéressée à la fascinante histoire de
Tanger et j’ai acheté plusieurs livres sur ce sujet à la fameuse librairie des
Colonnes, qui se trouve dans le centre-ville, boulevard Pasteur. Colonisée de
nombreuses fois, Tanger s’est inscrite dans l’imaginaire mondial comme une
ville d’échanges, cosmopolite, mystérieuse, et n’a eu de cesse d’inspirer de
nombreux intellectuels comme l’écrivain franco-marocain Tahar Ben-Jelloun, les écrivains
américains Jane et Paul Bowles ou encore le réalisateur Jim Jarmusch.
Aujourd’hui, dans la kasbah, on trouve toute sorte de magasins, des galeries
d’art et plusieurs cafés très agréables où manger des pâtisseries et siroter un
thé à la menthe.
Mes missions
dans l’association sont centrées sur la coordination et la rédaction de projets
ainsi que sur l’animation linguistique et l’enseignement. L’association m’a
notamment confié un travail de communication autour d’un projet de parrainage
qu’elle souhaite mettre en place en novembre et une mission de suivi-évaluation
des projets en cours. Par ailleurs, je compte sur les séances hebdomadaires d’échange
linguistique avec deux membres de l’association pour, je l’espère, m’améliorer
en darija, et donc mieux m’intégrer. Un autre des axes que j’aimerais
développer à l’avenir est celui de la thématique du genre ; c’est un sujet
qui me passionne mais qui, dépendant de l’angle, peut s’avérer délicat à
aborder dans la société marocaine."
Premier témoignage de Ana-Lina, en Service Volontaire Européen dans l'association Chifae de Tanger.
Avec le soutien de Erasmus +