31/01/2013

De la frite à la bouillabaisse...



Cassandre à Chypre



Au sein d'Une Terre Culturelle, il y a plusieurs figures emblématiques mais pour nous autres, les volontaires, la plus incontournable reste Cassandre. Notre référente, notre guide, notre étoile du berger sans qui nous ne serions que des brebis égarées…

Originaire de Cherbourg, notre chère normande de 27 ans a réalisé ses études aux Beaux-Arts de Caen et obtenu son DNSEP (équivalent d'un Master 2) en 2008.

Au cours de ses études, elle eu la possibilité de passer 3 mois en Serbie. Pourquoi la Serbie? Et bien par passion pour les Balkans. Et pourquoi une passion pour la Balkans? Alors là, ça se complique un peu…

La jeune Cassandre rêvait de voyages en sac à dos et il ne restait plus qu'à savoir quelles contrées inaugurer… 

Après le visionnage du film No Man's Land de Danis Tanovic, l'idée surgit : ça sera la Bosnie! Et ce fut un excellent choix puisque Cassandre tomba totalement amoureuse de ce pays. Alors, lorsque l'opportunité de suivre un trimestre d'études à l'étranger se présente, elle pense immédiatement aux Balkans, la Serbie. 

Là encore, cela s'avéra un bon choix puisque c'est au cours de cette année que Cassandre rencontre son actuel mari. Depuis, elle retourne vadrouiller chaque année en Serbie : entre Belgrade et Despotovac.

Despotovac
Cependant, du conte de fée, la jolie normande n'a que le Prince (le principal en somme), pour le reste (château, carrosse, diadème, sous-fifres…) l'amour et l'eau fraîche ne suffisent pas.

Dès l'âge de 17 ans, Cassandre a donc enchaîné les petits boulots, du castrage de maïs dans les Landes (vive les férias) aux vendanges dans le Rhône (vive le Beaujolais). Durant 5 étés successifs, elle sera également serveuse dans une brasserie Moules Frites à Diélette (L’escale). Ce magnifique établissement typique de Normandie était situé dans une zone enviée de tous : entre la Centrale Nucléaire de Flamanville et la Cogema… Une vraie carte postale !

Centrale de Flamanville
L'escal
À noter que Cassandre est contre le nucléaire (pour ma part, apprendre qu'elle s'est nourrie pendant 5 ans de frites radioactives me permet de mieux comprendre son comportement…)

Elle fut également plongeuse au restaurant universitaire de Caen puis employée polyvalente dans une sandwicherie. 

Après l'obtention de son diplôme à l'école des Beaux-Arts, elle décide de venir s'installer à Marseille. Elle avait découvert la ville lors d'un jour de l'an et le fait de pouvoir se balader en débardeur au mois de janvier l'avait fortement séduite ! En 2008, elle continua donc ses études à la fac d'Aix-en-Provence (D.U de Français Langue Etrangère) et enchaîna avec deux années en tant que surveillante au collège André Chénier. 
En plus du soleil et de la mer, elle apprit à apprécier la cité phocéenne pour sa diversité culturelle et son côté "déglingue'". 

Outre ses jobs alimentaires, Cassandre exploita ses capacités artistiques au cours d'un stage avec l’association Orhideja à Stolac (Bosnie), mais également en constituant le collectif "Serbigraphie" sur Marseille. Avec l'aide de son conjoint, elle ouvra un atelier au panier pendant 10 mois où 3 workshops auront lieu.

Atelier Serbigraphie






















Un jour une de ses amies, installée également sur Marseille, lui conseilla de postuler à un service civique dans son association : Une Terre Culturelle.

C'est ainsi que Cassandre devint volontaire pour UTC et travailla pour la première fois dans un domaine qui l'intéressait vraiment. 
Elle considère ce service civique comme un tremplin car cela laisse le temps de s'intégrer, de découvrir ce que l'on veut accomplir et de développer des compétences. 

Durant sa mission, Cassandre a appris à développer des échanges de jeunes, animer des réunions, gérer la logistique, la comptabilité et la communication. Ce fut également l'occasion de se créer un réseau et sur un plan plus personnel de vaincre sa timidité.

A la fin de son service civique et décidée à rester sur Marseille, cette nouvelle sudiste a enchaîné 3 contrats aidés. Ce type de contrat ne pouvant plus être renouvelé, UTC cherche le moyen de créer un poste dédié à la gestion des volontaires.

Si cela n'aboutit pas, Cassandre a pour projet de créer une association artistique et culturelle avec son mari afin de développer des ateliers mobiles pour les enfants et les jeunes ainsi que des workshops à destination de jeunes artistes. 

Satisfaite de sa propre expérience, elle encourage les jeunes à tenter l'aventure du service civique. Le volontariat permet de réaliser des missions adaptées aux envies et aux besoins de chacun tout en leur laissant la liberté de soumettre leurs propres propositions... Cela offre également l'opportunité de suivre des formations financées (formation civique et citoyenne, premiers secours). De plus, cette expérience permet d'acquérir de nouvelles compétences sur plusieurs mois et de faire des rencontres. 

Cependant, il est très important de se préparer à l'après volontariat, de se construire un projet professionnel et profiter du service civique pour le mettre en place et le poursuivre.

Bien qu'approuvant le Service Civique, Cassandre constate que dans le contexte économique et social actuel, il s'avère difficile d'être jeune, diplômé ou non. Ils sont nombreux à se retrouver en situation de précarité et il apparaît indispensable de mettre plus de dispositifs et d'aides pour améliorer les conditions d'accès à la vie active de ces jeunes.


Enfin, nous terminerons ce portrait par un conseil illuminé de l'intéressée :
"Ne pas mélanger les serviettes avec les cochons et pierre qui roule n'amasse pas charrette."



 

Aurélie Diego