30/11/2012

Voiler. Dévoiler - Phase 3 à Marseille


C'est ici, à Marseille, que l'aventure de la formation "Voiler, Dévoiler" prend fin. Après deux précédentes phases à Hambourg et Beyrouth, il est temps de conclure cette rencontre interculturelle utilisant comme outil la photographie.


Zoom sur certains moments du séminaire
 
Mardi 20 Novembre – 10h


Une fois le petit-déjeuner terminé et la salle remise en ordre, les participants s'installent en cercle.
Belkacem Medjahed (directeur du centre social Mer et Colline), David Diancourt (directeur du centre social de la Rouguière) et Rafik Mousli (directeur de Une Terre Culturelle) sont chargés de présenter la cité phocéenne.

Ils évoquent ses origines, son histoire, sa composition, ses habitants… les participants sont regroupés autour de leur traducteur référent. Les langues se mélangent et les plus doués jonglent avec sans difficulté. Les regards se concentrent et les têtes acquiescent. 

Certains prennent des notes, d'autres des photos et parfois, peu importe la nationalité, le pouvoir du téléphone reprend le dessus et l'on voit quelques pouces glisser sur les écrans tactiles.


14h
Après la pause déjeuner, c'est au tour de Gesa (la formatrice photo du séminaire) de prendre les rênes. Les participants devront former des trinômes, de préférence trinational, et réaliser un photo essai dans Marseille. Pour les aider, Gesa leur montre des exemples.

Une fois le projet assimilé, il faut constituer les groupes. Certains notent une idée sur une feuille blanche et tout le monde se réunit sur la terrasse.
Il y a ceux tenant leur feuille au niveau de la poitrine et ceux le pas hésitant entre deux thèmes. On croirait à des auto-stoppeurs cherchant celui qui voudra bien l'accompagner.

16h
La suite de la journée sera libre pour que les trinômes partent explorer leur thème et capturer leurs premiers clichés.



Jeudi 22 Novembre – 9h

Les groupes se retrouvent dans la salle du Tivoli pour affiner leur projet. Ils sélectionnent les photos capturées au cours des deux derniers jours et cherchent la meilleure histoire à raconter. Ils leur restent quelques heures pour faire leur choix, ensuite ils devront remettre leur sélection pour impression.
L'ensemble des photos essais sera alors exposé le lendemain au centre social du Baussenque.
Une fois de plus le libanais, l'allemand, le français et l'anglais s'entremêlent dans la salle. Les accents résonnent et les idées fusent. Certains prennent une pause et s'arrêtent sur le tableau d'affichage. Cet après-midi c'est "Free time", ils observent les lieux à visiter et leur itinéraire. Entre les calanques et les îles du Frioul, un dilemme s'annonce!

"C'est le jour de l'indépendance" s'exclame Natalee. Les participants libanais se lèvent des quatre coins de la pièce et chantent leur hymne national. Puis, ils reprennent place et l'effervescence du travail envahit la salle à nouveau.

Après avoir fait un tri des clichés, il faut maintenant trouver une phrase pour les illustrer. Ces dernières accompagneront les photos lors de l'exposition. Les mots font échos aux images.


Jour de l'indépendance du Liban


Zoom sur les participants


Florence est une participante allemande, Hambourgeoise plus précisément. Jeune étudiante de 25 ans en ethnologie et histoire de l'art, elle a entendu parler de cet échange lors d'une rencontre avec des français dans un bar d'Hambourg. Elle rejoint donc ce projet pour sa troisième et dernière phase.
Elle parle français avec aisance. C'est une langue qu'elle a appris à l'école puis amélioré lors d'un séjour d'un an en Lausanne et en compagnie de son ex-copain parisien. Elle est également familière des Bouches-du-Rhône puisqu'elle a effectué deux mois d'études à Aix-en-Provence.

Cette jeune hambourgeoise aime découvrir d'autres cultures et les langues étrangères, cependant l'apprentissage "magistral" lui semble ennuyeux et elle préfère vivre la langue en s'immergeant au sein de la population. La formation tri nationale proposée par Une Terre Culturelle et l'OFAJ semblait alors être un excellent moyen de mettre en pratique cette envie de découverte.

Florence apprécie la cité phocéenne et les personnes chaleureuses qui animent chaque quartier de la ville. L'ouverture sur l'orient et la multi culturalité de Marseille l'ont également beaucoup séduite en raison de son histoire familiale et ses origines algériennes.


____________________________
Natalee (actrice, enseignante), Abdullah (étudiant marketing), Hisham (professeur de théâtre), Mohamad (travailleur social) sont des participants libanais. Accoudés à une table après le repas, ils acceptent de partager leurs ressentiments sur ce séminaire et Marseille.

Expérimenter de nouvelles cultures et découvrir une ville et ses habitants ont été leurs principales motivations pour participer à ce projet. L'outil de la photo pour animer les échanges a attiré d'autant plus l'intérêt de certains.

Natalee et Abdullah se rejoignent sur leur première impression lorsqu'ils ont franchi l'entrée de la ville bleue.
Et bien, le bleu, ils ne l'ont pas trouvé ! Le ciel? Probablement l'était-il, mais il serait légèrement présomptueux d'attribuer sa beauté à la ville. La mer? ils n'ont sûrement pas longé la corniche à leur arrivée. Non, ils ont vu le centre ville, ses immeubles et ses rues bourdonnantes de voitures et de passants. Si cela ne tenait qu'à eux, ils auraient renommé la belle Marseille, ville grise.
Fort heureusement, la première impression n'est pas toujours la bonne. Le deuxième jour, plus que de voir la ville, ils l'ont parcouru. Les murs sont peut-être bien grisonnants mais les gens, loin de là. Les marseillais leur sont apparus plein de vie et sympathiques.

Voici le premier paradoxe dont ils furent les témoins. Sur ce point Hisham et Mohamad font le même constat. On trouve des contradictions à chaque coin de rues. Et bien que cette ville cosmopolite et libre soit d'une beauté spéciale, Hisham avoue sentir des tensions et décrit Marseille comme une bombe qui n'a pas encore éclaté.

____________________________


Né près de Cologne, Hannah était pourtant du côté des participants français. Elle travaille à Paris pour l'OFAJ et c'est ainsi qu'elle a pris connaissance de cette formation.

La ville a su la séduire grâce à ses milles visages qui ne cessent de surprendre cette nouvelle parisienne. Et n'en déplaise à nos amis de la capitale, elle confiera trouver plus de chaleur et de sympathie auprès des marseillais (celui qui douterait que ce blog est entre les mains d'une enfant de Pagnol est désormais avertie :) )

Annette (Hambourg), sa partenaire de photo essai, en arrive à la même conclusion. Les gens semblent serviables et ouverts. Elle découvre une ville simple et apprécie beaucoup cette authenticité.


Zoom sur le travail de groupe


L'art caché : Abed, Meriem, Alice, Natalee

Les participants de ce groupe se sont aperçus que la ville recelait de surprises et que l'on pouvait parfois y déceler de l'art.

Ils ont déterminé que le quartier le plus propice et le plus riche en street art était celui du Cours Julien. Armés de leur appareil photo, ils ont déambulé dans les rues du quartier des artistes.
Ils multiplient les clichés et ils s'arrêtent notamment sur un graph. représentant un rouleau de papiers toilette. Un homme du quartier revient alors sur ses pas et demande ce qu'ils photographient, "Oh je passe devant tous les jours, je n'avais jamais remarqué". Voiler, dévoiler. Effet réussi. 









 



La jeunesse de Marseille : Olga, Hannah et Annette

Ce sympathique trio a décidé de représenter la ville à travers sa jeunesse. Où rencontrer des jeunes en pleine semaine? À la sortie des écoles et aux terrasses des cafés pendant la pause déjeuner!

Pas besoin d'aller bien loin, après la réunion matinale au Crij situé sur la Canebière, on trouve déjà de jeunes étudiants en droit profitant de leur pause et du soleil provençal.

L'objectif du photo essai de ces drôles de dames est de réaliser des portraits d'adolescents marseillais et de les questionner sur ce qu'ils pensent de Marseille.
Annette aborde les jeunes en anglais. Certains s'y risquent, d'autres sourient timidement et préfèrent continuer en français.
La plupart sont curieux et prennent plaisir à jouer le jeu. On remarque que c'est bel et bien une génération 2.0. Ils demandent si possible à recevoir les photos par mail, si le résultat est bien, ils pourront renouveler leur photo de profil facebook…

L'enthousiasme et la fraîcheur de ces "minots" a rendu ce projet photo d'autant plus agréable à mener.
 




A la rencontre des jeunes
marseillais.




 








Si vous désirez en savoir plus en images, rendez-vous sur le facebook d'Une Terre Culturelle où l'album photos de ce séminaire est publié.



Aurélie Diego