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07/12/2011

Darmsta(rt)dt, 18-26/11, où l'essor des JAMOs...

Il y a à peine quinze jours de cela, à Darmstadt, au sud de Francfort, s'est déroulé la première phase de la formation "les échanges interculturels avec des jeunes à moins d’opportunité de mobilité", autrement appelés, et plus sauvagement aussi, les JAMO (voix de Jacques Rouxel...pour la teinte Shadocks). C'était un échange franco-allemand porté par UTC et le BDP Francfort mais dont les participants venaient d'une diagonale plus qu'Européenne, tracée depuis le Maroc, en passant par Perpignan, Paris, Francfort, Brèmes et Berlin, avec un détour par la Gambie pour le petit Jancuba! Trois volontaires (Antony, Ingrid, Gabriel) et une salariée d'Une Terre Culturelle (Cassandre) y étaient. Pour les volontaires tout justes intégrés dans l'association, encore neufs dans le domaine de l'interculturalité et des échanges, c'était l'occasion de beaucoup de découvertes (avion et voyage à l'étranger compris...."euh...ma carte d'identité est périmée, c'est grave?")...La semaine a répondu à autant de questions qu'elle en a soulevées. Pas facile!

En vrac:
À quoi ça ressemble un échange de jeune?
Et comment s'y prend-on pour contacter des partenaires? pour communiquer avec eux si on ne parle pas leur langue? Qu'est-ce que ça donne une réunion plurilingue où chacun y va de son idée?
De quelle façon planifie-t-on une semaine entière d'activité? Et quels genres d'activités? Et ça donne quoi la pédagogie active? et l'éducation informelle? et les méthodes interculturelles?

Finalement, après huit jour de vie commune, d'ateliers, de visite où l'on découvrait différentes actions menées pour les jeunes en difficulté (travaux d'intérêts généraux remplacés par des démarches artistiques, L'art contre l'exclusion, par exemple), il était clair qu'il fallait vivre cette première expérience pour pouvoir se faire une idée plus ou moins juste sur l'organisation, les perspectives et les aléas de tels projets. Non, cette alchimie humaine ne sera jamais d'aucun "manuel du petit monteur d'échange interculturel"! Reste à sculpter cependant sa compréhension de l'échange, sa façon d'aborder l'autre, depuis sa culture, son regard, mais avec le plus d'ouverture possible, conscient d'ouvrir ses vérités à celles de l'autre, toutes aussi valables. Mais "rien n'est vrai, tout est vivant" n'est-il pas...vrai?


Témoignage de Gabriel:

"Même si j'ai vécu à l'étranger, je n'avais jamais réfléchi à l'interculturalité au sein d'une formation. Paradoxalement, cette semaine m'a montré encore plus combien il était important de vivre ces échanges en se centrant sur la qualité humaine de la relation, sur la présence de l'un et de l'autre, sur ce qui peut être produit ici et maintenant, plutôt qu'à chercher à théoriser l'échange, les influences à l'œuvre lorsque deux cultures se rencontrent, ce qui menaient finalement à une observation labyrinthique de l'échange, forcément hors du coup. C'était comme s'affranchir de l'idée de culture, vue auparavant comme un tout cohérent dont un peuple était propriétaire, une bulle, au profit d'un espace plus libre et plus vaste où se côtoyaient de multiples influences, comme autant de sources d'inspiration. Ce n'était pas de l'interculturalité poussiéreuse où chacun montrait le musée de ses origines, d'un savoir perpétué, plutôt une création commune qui avançait, inconsciente des souterrains de chacun, mais pourtant avec.

Pour ce qui est de la création de projets de jeunes, je n'en avais jamais fait. J'avais pour attente de découvrir un peu plus quels étaient les enjeux, quelles formes prenaient ces "échanges interculturels" menés avec l'association, et surtout, comment doit-on s'y prendre pour en réaliser. J'étais aussi curieux de rencontrer d'autres professionnels de l'animation. C'était une étape nécessaire pour mon travail au sein de l'association, il fallait bien que j'envisage mieux ce qui se joue dans nos locaux! Maintenant, je me représente avec plus de justesse de quelle façon sont planifiés ces échanges (d'abord le chaos, la conjugaison en vrac des idées, puis peu à peu une organisation) et quel esprit adopter lorsqu'on s'y intègre, que ce soit en tant que "teamer" ou en tant que participant. J'avais encore une vision très floue sur ce qu'étaient les "méthodes" interculturelles, la pédagogie active, et la façon dont ces séjours peuvent changer les participants, leur ouvrir de nouvelles perspectives. Sur ces derniers points, j'ai été bien éclairé au fil des jours, des rencontres, et de la pratique. Finalement, ces "méthodes" (oh le gros mot!) m'apparaissent maintenant plus comme des jeux, des ateliers, qui travaillent physiquement la souplesse d'esprit. Pour les projets, il n'y a plus qu'à!

La forêt était très belle. Ça manquait un peu de glühwein quand même! (vin chaud) "

Quelques photos ici, sur le site d'Une Terre Culturelle