Dans
le cadre de sa formation civique et citoyenne, Meriem, volontaire à Une Terre
Culturelle, est partie à Oran. Là-bas elle a passé ses journées à se bâfrer, de
bonne bouffe comme de nourriture spirituelle…voici son récit !
C’est
du 16 au 23 mars que s’est déroulée à Oran la formation de base d’animateurs-trices
interculturel-le-s certifiée OFAJ ; portée par Une Terre Culturelle en
partenariat avec le Bapob de Berlin et le REMA d’Oran.
Cette
formation a pour but de donner des outils pédagogiques aux participant-e-s pour organiser des échanges de jeunes.
Ce cycle
continu de trois phases : Marseille, Oran, Berlin, nous déposait cette
fois-ci à Wharan El Bahia (« Oran la Belle » comme elle est souvent
appelé par les algériens) !
Elyoum
El Awael/Premier jour/Erster Tag
Pour
ceux-celles arrivé-e-s en avance, l’ouverture du séminaire se fit dans la fête :
nous avons eu la chance d’assister à un concert au conservatoire d’Oran. Pour
nos compatriotes retardataires, les grandes retrouvailles et les nouvelles rencontres
se firent au restaurant Touaregs, lieu ou nous fîmes la majorité de nos repas.
Cette
première soirée nous a donné un avant goût délicieux de ce qui nous attendait
le reste de la semaine…
Elyoum
Etani Deuxième jour/Zweiter Tag
Après
des informations pratiques sur l’organisation du séminaire et une présentation
de chaque participant-e-s, nous avons pu rentrer dans le vif du sujet en
exposant sur un portrait humain nos attentes et besoins pour cette semaine de
rencontre. Cette vision « personnifiée » complétée
par les participant-e-s permet d’une part, d’avoir une idée globale des
attentes du groupe, et d’autre part c’est une aide précieuse pour évaluer la
semaine le dernier jour.
Après
une dure journée de réflexion, nos fidèles partenaires algérien-ne-s nous ont
emmené sur le site historique de Santa Cruz où un jeune bénévole a pu nous
conter l’histoire du lieu. L’endroit situé sur les hauteurs d’Oran offre une
vue d’ensemble sur la ville. Empreint de plusieurs civilisations (espagnoles, ottomanes
et françaises) il est l’exemple parfait d’un brassage interculturel, avec un
patrimoine conservé par la wilaya (préfecture) d’Oran et un site visité
régulièrement par les oranais-e-s.
Après
cette petite escapade nous sommes allé-e-s nous rafraichir au restaurant, où
certains participant-e-s ont eu la gentillesse de nous jouer de la musique
interculturelle : chants arabes, musicien-e-s allemand-e-s et français-e-s.
Les couteaux et fourchettes ont trouvé une autre utilité…
Elyoum
Etalte/Troisième jour/Dritter Tag
C’est
dans le jeu et la bonne humeur que nous avons abordé les lois législatives
françaises, allemandes et algériennes. La compétition était très présente, on sentait
chez les participant-e-s une envie de gagner ce qui traduisait une très forte
implication !
Après
avoir rempli nos ventres dans un restaurant près de la Corniche, nous nous sommes
divisé-e-s en petits groupes pour nous dégourdir les jambes dans le centre
ville. Ainsi grâce à un bénévole du REMA, pendant quelques heures, nous avons
été envouté-e-s par le charme et surpris-e-s des changements de la ville.
Tantôt nous retrouvions des quartiers à l’architecture française, tantôt
arabo-musulmane, tantôt espagnole. Ajoutez
à cela la vision des tramways roulant vides (en essai pour le moment), nous
étions témoins du changement à Wharan El Bahia.
Le
soir nous avons eu la chance de faire la soirée interculturelle dans les
anciens bains turcs du quartier Sidi El Houari. Ce lieu riche en histoire est
un mariage entre l’ancienne architecture ottomane et l’architecture française.
Ce cadre était idéal pour un repas gastronomique avec des spécialités
algériennes, françaises et allemandes. Rempli-e-s comme des tonneaux, nous nous
sommes roulé-e-s jusqu’au sein des bains turcs pour assister à un concert d’un
groupe de bénévoles algériens. C’est par la danse que nous avons réussi petit à
petit à reprendre possession de nos jambes et bras, et ainsi se sentir un peu
plus léger et légères. Plus tard dans la soirée, enivré-e-s par le thé à la
menthe, allemand-e-s et français-e-s ont pris le micro pour à leur tour nous
faire partager des musiques de leurs pays.
Elyoum
Erabae, Elkhames, Esadès/Quatrième, cinquième et sixième jours/Vierter, fünfter
und sechster Tag
Malgré
une soirée riche en émotion, le lendemain (en petits groupes ou en plénière),
en véritables acharné-e-s du travail, nous sommes retourné-e-s à l’ouvrage.
Les
méthodologies interculturelles et simulations de projets étaient au programme.
Avant
une mise en pratique nous avions besoin d’un peu de théorie, c’est pourquoi un
jeu interculturel sur les préjugés et leurs impacts dans notre quotidien a été
mis en place à l’aide d’un citron. Comme quoi, les outils les plus simples sont
les plus efficaces, puisque les participant-e-s ce sont prêté-e-s au jeu
jusqu’au soir. Lors des apéros philo, moment en petit groupe où il est possible
de discuter de divers sujets, nous n’avons pas hésité à reprendre nos chers citrons
et à parler de notre ressentiment sur les préjugés dont nous avons été victime.
La
mise en pratique de nos connaissances théoriques s’est faite à l’aide d’une
mise en situation d’une rencontre préparatoire.
Réparti-e-s
en groupe tri-nationaux, nous avons essayé d’organiser une rencontre
préparatoire d’échange de jeunes. Cet exercice nous a permis de réaliser qu’un
échange interculturel passe avant tout par une bonne rencontre préparatoire.
C’est à ce moment là qu’une dynamique et une complicité peuvent se créer au
sein d’une équipe. Même si nous avions quelques lignes directrices et que pour
les informations qu’il nous manquait nous pouvions faire appel à notre
imagination, c’est un travail qui nous a mis dans une situation complexe qui
aurait pu être réelle.
Elyoum
Esabae…/Le septième jour…/Siebter Tag…
Nous
pouvons dire que le septième jour commença la vieille du sixième. En effet, le
soir c’était notre soirée finale. Le restaurant nous avait préparé une
surprise ! La salle était toute redécorée : lumière tamisée, nos yeux
étaient charmés par l’ambiance du lieu. Les coussins rouges des banquettes,
l’odeur du buffet, et la musique algérienne de fond, ont titillé nos sens et
nous nous sommes laissé-e-s envouter…
Cette
soirée a été riche en émotions. Certain-e-s d’entre nous qui avaient leur
départ tôt le matin ont été obligé de nous abandonner durant la soirée pour préparer
leurs bagages. Après les cadeaux du groupe algérien nous nous sommes embrassé-e-s
et dit au revoir avec la promesse de se retrouver à Berlin pour de nouvelles
aventures !!
Meriem H.