22/09/2017

Ana-Lina, volontaire à Tanger



"Après l’obtention d’un Master en Sciences politiques, j’ai travaillé pendant 15 mois au Nicaragua, dans le domaine de la coopération internationale...

Forte de cette expérience enrichissante, j’ai décidé de partir plusieurs mois en Asie du Sud-Est afin de découvrir cette région que je ne connaissais pas et, surtout, de marquer une coupure après mes études et ma mission au Nicaragua. Suite à cette fabuleuse expérience, une fois de retour en France, l’idée de repartir à l’étranger a commencé à germer ; les voyages forment la jeunesse, pas vrai ? C’est alors que j’ai vu cette offre de SVE auprès de l’association Chifae pour le Développement et la Formation à Tanger.

Je souhaitais avoir une expérience dans le milieu associatif et acquérir une meilleure connaissance du monde arabe tout en améliorant mes compétences en coordination de projet et en animation, notamment linguistique. M’intégrer au sein d’une association locale, travailler uniquement avec des marocains et vivre dans un quartier éloigné de la médina touristique de Tanger représentait pour moi l’opportunité parfaite d’atteindre ces objectifs.

J’ai l’habitude de voyager et, puisque que j’étais moi-même allée dans le sud du Maroc quand j’étais plus jeune, je pensais me rendre en terrain connu.
Contre toute attente, à mon arrivée au Maroc, j’ai expérimenté le choc culturel et perdu tous mes repères tant le mode de vie est différent de celui des européens ; la barrière de la langue a contribué indubitablement à accentuer cette sensation de choc culturel.
Deux mois après mon arrivée, une nouvelle volontaire est arrivée à l’association et j’ai l’impression d’être bien intégrée dans mon quartier. Je trouve les gens souriants et je baragouine quelques mots de darija, le dialecte marocain, avec l’épicier du coin ou la tenancière du hammam où je me rends régulièrement !

Je me suis intéressée à la fascinante histoire de Tanger et j’ai acheté plusieurs livres sur ce sujet à la fameuse librairie des Colonnes, qui se trouve dans le centre-ville, boulevard Pasteur. Colonisée de nombreuses fois, Tanger s’est inscrite dans l’imaginaire mondial comme une ville d’échanges, cosmopolite, mystérieuse, et n’a eu de cesse d’inspirer de nombreux intellectuels comme l’écrivain franco-marocain Tahar Ben-Jelloun, les écrivains américains Jane et Paul Bowles ou encore le réalisateur Jim Jarmusch. Aujourd’hui, dans la kasbah, on trouve toute sorte de magasins, des galeries d’art et plusieurs cafés très agréables où manger des pâtisseries et siroter un thé à la menthe.   


Mes missions dans l’association sont centrées sur la coordination et la rédaction de projets ainsi que sur l’animation linguistique et l’enseignement. L’association m’a notamment confié un travail de communication autour d’un projet de parrainage qu’elle souhaite mettre en place en novembre et une mission de suivi-évaluation des projets en cours. Par ailleurs, je compte sur les séances hebdomadaires d’échange linguistique avec deux membres de l’association pour, je l’espère, m’améliorer en darija, et donc mieux m’intégrer. Un autre des axes que j’aimerais développer à l’avenir est celui de la thématique du genre ; c’est un sujet qui me passionne mais qui, dépendant de l’angle, peut s’avérer délicat à aborder dans la société marocaine."


Premier témoignage de Ana-Lina, en Service Volontaire Européen dans l'association Chifae de Tanger.

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