11/04/2013

Formation de base en Algérie!


Dans le cadre de sa formation civique et citoyenne, Meriem, volontaire à Une Terre Culturelle, est partie à Oran. Là-bas elle a passé ses journées à se bâfrer, de bonne bouffe comme de nourriture spirituelle…voici son récit !


C’est du 16 au 23 mars que s’est déroulée à Oran la formation de base d’animateurs-trices interculturel-le-s certifiée OFAJ ; portée par Une Terre Culturelle en partenariat avec le Bapob de Berlin et le REMA d’Oran.
Cette formation a pour but de donner des outils pédagogiques aux participant-e-s  pour organiser des échanges de jeunes.
Ce cycle continu de trois phases : Marseille, Oran, Berlin, nous déposait cette fois-ci à Wharan El Bahia (« Oran la Belle » comme elle est souvent appelé par les algériens) !

Elyoum El Awael/Premier jour/Erster Tag

Pour ceux-celles arrivé-e-s en avance, l’ouverture du séminaire se fit dans la fête : nous avons eu la chance d’assister à un concert au conservatoire d’Oran. Pour nos compatriotes retardataires, les grandes retrouvailles et les nouvelles rencontres se firent au restaurant Touaregs, lieu ou nous fîmes la majorité de nos repas.
Cette première soirée nous a donné un avant goût délicieux de ce qui nous attendait le reste de la semaine…

Elyoum Etani Deuxième jour/Zweiter Tag

Après des informations pratiques sur l’organisation du séminaire et une présentation de chaque participant-e-s, nous avons pu rentrer dans le vif du sujet en exposant sur un portrait humain nos attentes et besoins pour cette semaine de rencontre.  Cette  vision « personnifiée » complétée par les participant-e-s permet d’une part, d’avoir une idée globale des attentes du groupe, et d’autre part c’est une aide précieuse pour évaluer la semaine le dernier jour.
Après une dure journée de réflexion, nos fidèles partenaires algérien-ne-s nous ont emmené sur le site historique de Santa Cruz où un jeune bénévole a pu nous conter l’histoire du lieu. L’endroit situé sur les hauteurs d’Oran offre une vue d’ensemble sur la ville. Empreint de plusieurs civilisations (espagnoles, ottomanes et françaises) il est l’exemple parfait d’un brassage interculturel, avec un patrimoine conservé par la wilaya (préfecture) d’Oran et un site visité régulièrement par les oranais-e-s.


Après cette petite escapade nous sommes allé-e-s nous rafraichir au restaurant, où certains participant-e-s ont eu la gentillesse de nous jouer de la musique interculturelle : chants arabes, musicien-e-s allemand-e-s et français-e-s. Les couteaux et fourchettes ont trouvé une autre utilité…

Elyoum Etalte/Troisième jour/Dritter Tag

C’est dans le jeu et la bonne humeur que nous avons abordé les lois législatives françaises, allemandes et algériennes. La compétition était très présente, on sentait chez les participant-e-s une envie de gagner ce qui traduisait une très forte implication !
Après avoir rempli nos ventres dans un restaurant près de la Corniche, nous nous sommes divisé-e-s en petits groupes pour nous dégourdir les jambes dans le centre ville. Ainsi grâce à un bénévole du REMA, pendant quelques heures, nous avons été envouté-e-s par le charme et surpris-e-s des changements de la ville. Tantôt nous retrouvions des quartiers à l’architecture française, tantôt arabo-musulmane, tantôt espagnole.  Ajoutez à cela la vision des tramways roulant vides (en essai pour le moment), nous étions témoins du changement à Wharan El Bahia.
Le soir nous avons eu la chance de faire la soirée interculturelle dans les anciens bains turcs du quartier Sidi El Houari. Ce lieu riche en histoire est un mariage entre l’ancienne architecture ottomane et l’architecture française. Ce cadre était idéal pour un repas gastronomique avec des spécialités algériennes, françaises et allemandes. Rempli-e-s comme des tonneaux, nous nous sommes roulé-e-s jusqu’au sein des bains turcs pour assister à un concert d’un groupe de bénévoles algériens. C’est par la danse que nous avons réussi petit à petit à reprendre possession de nos jambes et bras, et ainsi se sentir un peu plus léger et légères. Plus tard dans la soirée, enivré-e-s par le thé à la menthe, allemand-e-s et français-e-s ont pris le micro pour à leur tour nous faire partager des musiques de leurs pays.



Elyoum Erabae, Elkhames, Esadès/Quatrième, cinquième et sixième jours/Vierter, fünfter und sechster Tag

Malgré une soirée riche en émotion, le lendemain (en petits groupes ou en plénière), en véritables acharné-e-s du travail, nous sommes retourné-e-s à l’ouvrage.
Les méthodologies interculturelles et simulations de projets étaient au programme.
Avant une mise en pratique nous avions besoin d’un peu de théorie, c’est pourquoi un jeu interculturel sur les préjugés et leurs impacts dans notre quotidien a été mis en place à l’aide d’un citron. Comme quoi, les outils les plus simples sont les plus efficaces, puisque les participant-e-s ce sont prêté-e-s au jeu jusqu’au soir. Lors des apéros philo, moment en petit groupe où il est possible de discuter de divers sujets, nous n’avons pas hésité à reprendre nos chers citrons et à parler de notre ressentiment sur les préjugés dont nous avons été victime.



La mise en pratique de nos connaissances théoriques s’est faite à l’aide d’une mise en situation d’une rencontre préparatoire.
Réparti-e-s en groupe tri-nationaux, nous avons essayé d’organiser une rencontre préparatoire d’échange de jeunes. Cet exercice nous a permis de réaliser qu’un échange interculturel passe avant tout par une bonne rencontre préparatoire. C’est à ce moment là qu’une dynamique et une complicité peuvent se créer au sein d’une équipe. Même si nous avions quelques lignes directrices et que pour les informations qu’il nous manquait nous pouvions faire appel à notre imagination, c’est un travail qui nous a mis dans une situation complexe qui aurait pu être réelle.

Elyoum Esabae…/Le septième jour…/Siebter Tag…

Nous pouvons dire que le septième jour commença la vieille du sixième. En effet, le soir c’était notre soirée finale. Le restaurant nous avait préparé une surprise ! La salle était toute redécorée : lumière tamisée, nos yeux étaient charmés par l’ambiance du lieu. Les coussins rouges des banquettes, l’odeur du buffet, et la musique algérienne de fond, ont titillé nos sens et nous nous sommes laissé-e-s envouter…
Cette soirée a été riche en émotions. Certain-e-s d’entre nous qui avaient leur départ tôt le matin ont été obligé de nous abandonner durant la soirée pour préparer leurs bagages. Après les cadeaux du groupe algérien nous nous sommes embrassé-e-s et dit au revoir avec la promesse de se retrouver à Berlin pour de nouvelles aventures !!



Meriem H.